Homme et bête. (partie 1)

Publié le par Yuuria

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Titre : Homme et bête.

 

Auteur : Yuuria.

 

Pairing : Ichigo x Kisuke, Ichigo x Grimmjow & Aïzen x Grimmjow

 

Raiting : M

 

Disclaimer : Bleach appartient à Tite Kubo.

 

Résumé : Urahara Kisuke est un noble influent de l’empire mais il s’ennui du plus profond de son âme. Aussi, sur une demande de sa meilleure amie, son cousin va lui faire découvrir quelque chose qui le surprendra.

 

Note : Je ne pense pas l’avoir réussi autant que j’aurais pu, mais je ne me voyais pas l’écrire autrement.

 

 

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Kisuke Urahara s’ennuyait ferme. Assis dans le grand bureau de la demeure familiale, il se demandait ce qui pourrait tarir son ennui. Il avait beau être le dirigeant actuel d’une grande famille noble directement liée à la lignée impériale, il se noyait dans l’ennui.

La réponse à son ennui lui vint avec une visite imprévue qui entra dans la pièce sans frapper. L’homme tourna son siège et vit l’actuel empereur. Grand et carré, des cheveux brun soigneusement tirés vers l’arrière ne laissant qu’une unique mèche brune balancer devant deux yeux bruns ensorcelant. Le visiteur était habillé d’un kimono noir finement travaillé aux dessins de lions. Le propriétaire des lieux demanda :

 

- Que me vaut cette visite Aïzen-sama ?

 

- Sôsuke, voyons. Tu es tout de même mon cousin Kisuke.

 

- Sôsuke ? Répéta docilement l’homme.

 

- On m’a rapporté le fait que tu te morfondes dans l’ennui.

 

- Oh ? Qui ça ?

 

- Yoruichi Shinoïn.

 

- Je m’en serais douté. Et donc, que viens-tu me proposer ?

 

- De venir avec moi. Il y a un endroit qui pourrait te divertir ne serait-ce qu’un peu.

 

- C’est trop aimable de t’inquiéter pour moi, mais tes fonctions ?

 

- Je n’ai rien à faire pour l’instant, et j’ai besoin de renouveler mes jouets.

 

Kisuke tiqua. Il comprenait enfin où son cousin voulait l’emmener. Néanmoins, il ne pouvait refuser. Il se leva donc et prévint l’autre :

 

- Très bien, j’arrive. Juste le temps de me changer.

 

- Bien sûr.

 

Aïzen attendait dans le salon de la demeure. Dans les tons verts, l’atmosphère y était zen. Le grand sofa sur lequel il était assis, était de couleur marron ou chocolat, comme tous les meubles de la pièce. C’étaient les couleurs préférées de son cousin. Il sourit en pensant que ce dernier avait très bien compris où il voulait aller et qu’il avait quand même accepté. Fallait-il qu’il s’ennuie pour faire une chose pareille. En repensant à leur destination, le brun se dit que leur monde était vraiment bizarre.

La porte du salon s’ouvrit et l’empereur tourna la tête pour trouver son cousin vêtu dans des matières nobles. Un kimono vert entourait sa silhouette finement sculptée et bien proportionnée. L’homme trouvait Kisuke magnifique et ce, depuis longtemps. Il savait d’ailleurs que de nombreuses femmes essayaient d’attirer son attention, espérant être la promise tant attendue. Oui, attendue. Puisque aussi loin qu’il se souvienne, il ne l’avait jamais vu accompagner par une autre femme que Yoruichi qui était déjà mariée. Il remonta sur le visage de l’autre homme et croisa un visage fin et deux yeux verts pétillant de malice ainsi que d’intelligence. Le tout encadré par des cheveux mi-long, blond comme le blé. Il n’y avait aucune autre conclusion : son cousin était un très bel homme. Celui-ci d’ailleurs lui adressa la parole :

 

- Et si nous y allions, Sôsuke ?

 

- Oui.

 

Les deux hommes sortirent de la demeure, somme toute traditionnelle aussi bien en extérieur qu’en intérieur, et montèrent dans le carrosse impérial qui les attendait. La voiture démarra et le blond se contenta d’observer le paysage. L’empereur en face de lui sourit discrètement à la contrariété lisible sur le visage de l’autre. Il n’avait vraiment aucun doute sur la connaissance de celui-ci sur leur destination. Aussi s’installa-t-il tranquillement sur sa banquette et se laissa aller à ses pensées. Il espérait trouver son bonheur.

 

 

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Ce ne fut qu’une heure plus tard que les deux hommes descendirent du carrosse. Kisuke s’étira un peu. Les longs trajets n’étaient décidément pas pour lui. Il regarda ensuite autour de lui et découvrit un petit manoir au style plus moderne. Il haussa un sourcil mais suivit son cousin. Les gardes s’inclinèrent bien bas en ouvrant les portes. Un micro soupire passa les lèvres du blond. Tant de cérémonies pour un lieu qui inspirait à tout sauf à cela. Aïzen se tourna vers lui et lui dit :

 

- Ne me perds pas, tu te perdrais.

 

- Ne me traite pas comme un enfant, tu es plus jeune que moi.

 

Un sourire amusé vit le jour sur les lèvres pleines du brun. Puis ce dernier se tourna vers l’hôte de la soirée qui se prosternait devant lui :

 

- Aïzen-sama, quel honneur de vous voir ici. Auriez-vous besoin de changement ?

 

- Exactement. J’ai appris que tu avais trouvé des perles rares.

 

- En effet, si vous voulez bien me suivre.

 

L’empereur prit le pas sur celui de son guide et fit signe à son cousin de le suivre. Ce que le dit cousin fit, sans vraiment être enchanté de devoir le faire. Ils traversèrent plusieurs salles où le blond vit plusieurs personnalités célèbrent de l’empire. Tiens donc, il ignorait que ces « jouets » avaient autant de succès. Enfin, ils les plaignaient plus qu’autre chose.

Ils arrivèrent devant deux lourdes tentures qui se soulevèrent à l’aide de quatre serviteurs. Lorsqu’il les passa, Kisuke ouvrit les yeux de surprise. Une arène ? Non, ce n’était pas cela. Une scène d’exhibition ? C’était plus probable. Il observa autour de lui et remarqua plusieurs balcons comme le leur tout autour de la cavité circulaire. Il fronça les sourcils mais s’assit tout de même aux côtés de son cousin. Ce dernier observait les réactions de l’homme aux yeux verts. Il le sentait contrarié, pourtant il ne ressentait pas de dégoût. Il sourit légèrement, peut-être qu’il apprécierait ou du moins qu’il serait fasciné par ce qu’il découvrirait dans quelques instants.

La salle se tut subitement et il retourna à son observation de la piste plus bas. L’une des portes y menant venait de s’ouvrir et des hommes et femmes assez jeunes entrèrent. Il glissa ses yeux sur ceux-ci et son attention fut captée par une couleur bleue. Il observa le jeune homme et se lécha les lèvres. Il semblerait qu’il ne soit pas venu pour rien. Il s’arrêta également sur l’autre jeune homme aux côtés de ce dernier. Sa couleur de cheveux était aussi peu naturelle : un orange vif. Il tourna la tête vers son compagnon et le vit fixer celui qu’il venait de quitter des yeux. Il sourit et se pencha vers lui :

 

- T’intéresserait-il ?

 

Le blond le regarda sans expression et répondit en revenant sur le roux :

 

- Ce n’est pas cela. C’est ce feu dans ses yeux.

 

- Oh, vraiment ? Il observa de nouveau le présenté et finalement acquiesça : En effet. De même pour le bleuté qui est plus mon style.

 

Kisuke glissa ses yeux vers l’autre et vit qu’il avait le même feu dans les yeux bleus électriques que dans les ambres de son favori. De plus, le bleuté avait un corps carré parfaitement bâti et musclé. Quoique, de son point de vue, il préférait le corps fin mais aussi musclé du roux. La voix d’Aïzen le surprit :

 

- Et tu n’as pas tout vu.

 

Il le regarda, interrogatif, mais l’autre avait déjà son attention tournée vers leur guide. Il lui montra les deux jeunes hommes qui les intéressaient et celui-ci les complimenta :

 

- Vous avez l’œil. Ce sont mes meilleures prises.

 

- Quelles races ?

 

La question choqua le cousin du brun autant qu’elle piqua sa curiosité. Pourquoi parler de races pour des humains ? La réponse de l’homme le déstabilisa :

 

- Eh bien, que diriez-vous de le découvrir par vous-même ?

 

- Bonne idée.

 

L’homme s’inclina et fit signe à des serviteurs. Ceux-ci entrèrent dans l’arène et firent signe aux prisonniers. Ces derniers restèrent statiques un moment mais sous les protestations commençant à emplir la salle, ils s’exécutèrent.

C’est à ce moment-là qu’Urahara Kisuke écarquilla les yeux. Devant lui, les jeunes hommes et femmes eurent des attributs s’ajoutant à leur physique. Il fixa ses yeux sur son favori et découvrit deux oreilles pointues orangées dans sa chevelure courte, deux crocs sortant légèrement de sa bouche et une queue touffue également orange dans son dos. Il resta fixé sur cette forme imprévue par son esprit. Il trouvait cela fascinant. Ses yeux verts rencontrèrent tout d’un coup les ambres brûlantes du roux. Il garda le contact, s’émerveillant devant la lave qui coulait dans ces prunelles virant presque au doré.

De son côté, Aïzen observait son préféré et sourit en découvrant deux oreilles arrondies et bleues, des canines plus acérées qu’auparavant et une longue queue fine et bleue dans le dos de l’éphèbe. Il se lécha les lèvres. Il n’était vraiment pas venu pour rien. Il glissa son regard sur son cousin et sourit. Celui-ci était complètement absorbé dans la contemplation du roux. D’ailleurs, il trouvait vraiment ce petit alléchant lui aussi. Mais il n’irait pas contre la décision de son parent. Après tout, il était là pour lui à la base. Il revint sur son hôte et lui fit, appréciateur :

 

- Un homme/loup et un homme/panthère. C’est bien cela n’est-ce pas ?

 

- Exactement.

 

- Ce ne sont pas des races que l’on voit souvent. Ce sont généralement des chiens, des chats ou des lynx, peut-être même des tigres, mais celles-ci sont très rares. Où les as-tu trouvés ?

 

- Eh bien, je voyageais quand je les ai trouvé ensemble. Ils semblaient bien se connaître d’ailleurs.

 

- Un loup et une panthère ensemble ?

 

- Il semble qu’ils n’aimaient pas la vie de clan.

 

- Oh, vraiment ?

 

- Oui. Ah aussi, ils sont très bagarreurs.

 

- Cela ne m’étonnes pas.

 

Aïzen revint vers son accompagnateur qui le regardait. Ce dernier demanda :

 

- Qu’est-ce que cela veut dire ? Que sont-ils ?

 

- Aucune idée. Tout ce que l’on sait, c’est qu’ils sont des hommes mais des animaux en même temps. Ils peuvent prendre l’apparence d’homme ou de bête ou encore celle que tu as sous les yeux, mi-homme, mi-animal.

 

Le blond revint de nouveau sur son favori et fronça les sourcils. Son cousin suivit son geste et remarqua que son favori à lui avait son bras autour des épaules du roux. Leurs regards étaient toujours de lave.

 

- Tiens donc. Ils sont si proches que cela. Kisuke ?

 

- Oui ?

 

- Le veux-tu ?

 

- Hein ?

 

- Ce loup, le veux-tu ?

 

- Mais, c’est…

 

- Tout à fait naturel. Tu ne t’ennuierais plus avec lui à tes côtés.

 

Le blond se prit le menton et croisa de nouveau le regard ambre. Celui-ci lui semblait curieux. Il se rendit compte qu’il n’y avait qu’à lui que le roux faisait attention. Il soupira et finalement répondit à son cousin :

 

- Très bien. J’accepte de le prendre avec moi.

 

Un grand sourire s’afficha sur les traits de l’empereur. Il confirma leur choix à leur guide qui fit un sourire commercial. Il leur proposa de le suivre pour régler les détails alors que l’on s’occupait de leur « achat ». Ce mot fit frissonner Kisuke de dégoût.

 

 

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Plus tard, les deux hommes attendaient à côté de leur carrosse. Kisuke resserrait son haori au vent frais de la nuit et Aïzen était tranquillement appuyé sur le véhicule les mains dans les manches de son kimono. Ils entendirent tout d’un coup un éclat de voix :

 

- Mais lâchez-moi bordel, j’sais marcher tout seul. Et le touche pas toi !

 

Ils tournèrent la tête pour apercevoir leurs deux nouveaux compagnons arrivés. Ils haussèrent un sourcil à la surprotection dont le bleuté entourait le roux. Pourtant, l’empereur déclara d’une voix forte :

 

- Ne vous a-t-il pas dit qu’il savait marcher seul ? Alors, laissez-le.

 

Les serviteurs se figèrent et lâchèrent l’homme panthère avant de s’incliner et dire :

 

- Veuillez nous excuser Aïzen-sama.

 

Le blond aux côtés de ce dernier fixait le roux qui venait d’être lâché suite à des menaces du bleuté sur les autres. Les deux hybrides vinrent à leur rencontre. Les yeux verts de Kisuke s’ancrèrent de nouveau dans ceux ambre du loup. Il n’arrivait pas à se dépêtre de sa fascination. Le bleuté fit :

 

- Vous êtes nos « maîtres » ?

 

- C’est cela. Répondit Aïzen. Enfin, je suis le tiens et mon cousin celui du roux.

 

- Hein ? On ne se sépare pas je vous préviens !

 

- Et bien, ce n’est pas vraiment un problème. Je rendrai plus souvent visite à mon cher cousin.

 

- Pourrais-tu éviter d’être aussi ironique ? Demanda le dit cousin.

 

- Je ne le suis pas. Donc, quel est ton nom ? Interrogea Aïzen à l’intention du bleuté.

 

- Grimmjow Jaggerjack.

 

Kisuke se tourna vers son favori et lui posa la même question :

 

- Et toi ?

 

- Kurosaki Ichigo.

 

L’homme haussa un sourcil au prénom. N’était-ce pas un nom féminin ? Le loup dut comprendre ce qu’il pensait puisqu’il s’énerva :

 

- Ichigo comme « celui qui protège » !

 

- Excuse-moi, ce n’est pas courant.

 

- Et vous, c’est quoi vos noms ? Fit subitement Grimmjow.

 

- Pour ma part, je suis Aïzen Sôsuke. Et voici mon cousin : Kisuke Urahara.

 

- Ok, bon c’est pas tout ça mais moi j’veux dormir.

 

-Grimm, soupira Ichigo.

 

- Quoi ?

 

- Non rien.

 

- Tch.

 

Aïzen qui observait les deux hommes se demanda quel contrôle l’un avait sur l’autre. Pendant un moment, il avait cru que le bleuté était le seul à avoir un pouvoir sur le roux mais il semblerait qu’il se soit trompé. Il remit ces pensées à plus tard et proposa :

 

- Et si nous montions dans le carrosse ? Il est tard et j’ai des choses à faire demain.

 

Le bleuté s’exécuta et monta directement. Ichigo soupira de nouveau au comportement puéril de son compagnon puis monta après un signe d’Aïzen. Quand il entra dans la voiture, Grimmjow l’obligea à s’asseoir à ses côtés, laissant l’autre banquette pour les deux maîtres. Ces derniers furent surpris de voir la panthère dormir sur l’épaule du loup pendant le trajet.

Lorsqu’ils arrivèrent au manoir d’Urahara, Aïzen voulut réveiller le bleuté mais Ichigo l’en empêcha, prétextant que si il le réveillait, il ne voudrait pas le quitter. Ils firent donc comme cela et le carrosse repartit avec l’empereur et Grimmjow tandis que les deux autres entraient dans la demeure.

 

 

 

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Ichigo attendait son maître dans le salon. Il n’aimait pas sa situation, il la détestait même. Pourtant, il avait eu de la chance. Celui qui l’avait acheté était le seul dans cette salle qui n’avait pas eu un regard affamé sur sa personne. Il n’avait ressenti chez lui que de la curiosité et de la fascination et son instinct ne le trompait que rarement. Il plaignait par contre son compagnon qui semblait être tombé sur un de ceux ayant des idées non catholiques dans leurs esprits.

Il laissa ses réflexions à plus tard et se concentra sur la pièce. Il n’était pas non plus tombé sur un maître exhibitionniste. Pour le peu qu’il en avait vu, le manoir semblait simple, sans décoration outrancière. Ses yeux ambre s’arrêtèrent sur un cadre plus loin. Il se leva du canapé et s’en approcha. Il découvrit son maître en un peu plus jeune en compagnie d’une très belle jeune femme métissée. Il se demanda si celle-ci était sa fiancée. Il contourna ensuite les différents canapés du centre de la pièce et marcha tranquillement sur les tapis recouvrant le sol, tout en se dirigeant vers les panneaux donnant vers l’extérieur. Il en ouvrit légèrement un et respira l’air de la nuit. Une envie d’hurler lui vint mais il retint juste à temps sa pulsion animale. Il referma le shoji et s’installa de nouveau sur un canapé.

La porte du salon se rouvrit, laissant passer son maître. Celui-ci sembla l’observer en réfléchissant. A la place qu’il occuperait ? A comment il allait l’utiliser ? Le roux ne savait pas vraiment mais, de toute façon, il ne pouvait rien faire contre. Du moins pour le moment. Il était un loup, pas un quelconque animal de compagnie !

 

- Eto, excuse-moi Kurosaki-kun, mais sous quelle forme dors-tu ?

 

- Pourquoi ? Demanda celui-ci en haussant un sourcil.

 

- Pour savoir si je dois te préparer un lit ou non.

 

- Aucune des deux ne me gênent, c’est selon votre préférence, maître.

 

Les sourcils du blond se froncèrent et un éclat de colère passa dans les prunelles vertes. Le loup fut surpris de l’apercevoir. La voix de l’homme lui aurait fait froid au dos s’il n’avait été qu’un petit chien :

 

- Ne m’appelle pas « maître » !

 

- Pourquoi ? C’est ce que vous êtes non ?

 

- Ce n’est pas mon intention. Si j’étais là-bas, c’est parce que mon cousin m’y a poussé. Je déteste ce genre d’endroit.

 

- Pourtant, vous m’avez quand même acheté.

 

- Il ne m’aurait pas laissé tranquille si je n’avais rien voulu. Et tu es le seul qui ait attiré mon attention. Mais non pas en tant qu’esclave, en tant qu’être.

 

Les ambres cherchèrent une étincelle, la plus petite qui soit, de mensonge dans les émeraudes mais n’en trouva pas. Un sourire vint s’installer sur ses lèvres. Cet homme lui plaisait assez. Franc et honnête. Non pas manipulateur et ensorcelant comme Aïzen. Il fit d’ailleurs :

 

- Malgré votre lien de parenté, vous et votre cousin êtes en tout point opposés.

 

Le blond soupira. Il ne le savait que trop bien. Il reprit ensuite :

 

- Donc, cela te gène-t-il de dormir sous ta forme animale cette nuit ? Tessaï, mon majordome, est retourné chez lui pour la nuit.

 

- Je vous l’ai dit : comme vous voulez. Par contre, n’ayez pas peur, je ne vais pas vous manger.

 

Kisuke ne dit rien et observa le jeune devant lui passer dans la pièce d’à côté. Il haussa un sourcil et se dit que l’autre ne voulait peut-être pas qu’il observe sa transformation. Aussi, lorsque la porte bougea légèrement, il retint de justesse un pas de recul. Devant lui se tenait Ichigo sous sa forme de loup. Un loup au pelage orange quoique de légères tâches noires trouvaient lieu sur ses pattes et au bout de sa queue. Par contre une chose  lui sauta tout de suite aux yeux : les deux prunelles ambres étaient maintenant dorées. Il était fasciné par ces yeux de lave. Il s’approcha doucement, ne voulant pas brusquer l’animal.

Ce dernier resta stoïque, observant avec attention les gestes de son maître. Il sentait de nouveau la curiosité chez lui. Lorsque le blond s’agenouilla pour être à sa hauteur, il planta ses orbes dorés dans celles vertes. Il ne bougea pas non plus quand l’homme caressa son pelage doux et soyeux. Le seul mouvement qu’il fit, fut un frissonnement en sentant la main de son propriétaire frôler son oreille sensible. Celui-ci dut comprendre ce détail puisqu’il n’y toucha plus. Finalement, Kisuke s’éloigna du loup et lui dit :

 

- Viens, suis-moi.

 

Ce que le jeune fit. Il marcha à côté de l’autre dans les couloirs, ses yeux n’étant pas gênés par l’obscurité. Il sortait plus souvent de nuit de toute façon. Le jour, trop d’humains allaient et venaient. Ils arrivèrent à une pièce que l’homme ouvrit. Le loup s’y engouffra à la suite de son maître. Il comprit qu’ils se trouvaient dans une chambre. Il observa le noble prendre une couverture qu’il installa par terre.

 

- Cela te suffit-il pour cette nuit ?

 

Pour toute réponse, Ichigo s’y installa. Un sourire vint s’installer sur les lèvres de l’humain qui alla dans son propre lit. Il n’en revenait toujours pas. Découvrir l’existence de pareilles créatures était une chose à laquelle il n’aurait jamais pensé. Il s’endormit après un dernier regard vers l’homme loup dont le poitrail s’élevait déjà régulièrement.

 

 

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Le lendemain, Kisuke se réveilla aux aurores comme à son habitude. Une petite pointe de soleil suffisait à le sortir du lit. Il s’étira en quelques mouvements et dirigea son regard vers le coin de la pièce où dormait son nouveau compagnon. Il faillit sursauter en découvrant deux prunelles dorées pointées dans sa direction. Le loup l’observait tranquillement mais aux aguets selon ses oreilles droites. Le blond le salua :

 

- Bonjour Kurosaki-kun.

 

Il n’eut pour réponse qu’un signe de tête. Lorsque l’animal bailla, le noble regarda avec intensité les crocs de son colocataire. Il frissonna malgré lui. Par contre, il ne sut pas si ce geste passa inaperçu ou non pour l’autre, puisqu’il assista à sa transformation en homme.

Ichigo observa son maître qui semblait fasciné par sa métamorphose et par son corps nu. Il haussa les épaules et répondit enfin avec la voix :

 

- Bonjour Urahara-san. Je suppose qu’il est mieux que je me déplace en tant qu’homme dans votre demeure non ?

 

- En effet. Je crains de voir fuir les domestiques devant un loup.

 

- Ils seraient moins inconscients que vous en tout cas.

 

- Peut-être.

 

Ils clorent leur conversation en entendant un cri :

 

- Où es-tu Ichigo ?!

 

- Grimmjow…soupira l’orangé.

 

Ce dernier tourna la tête vers son propriétaire qui se leva. Ils sortirent tout deux de la chambre après s’être vêtus et se dirigèrent vers l’entrée de la demeure. Là-bas, ils y trouvèrent un bleuté appelant à tue-tête son compagnon et un Aïzen mal réveillé. Le roux soupira de nouveau lorsque l’homme panthère se jeta sur lui l’entourant de ses bras et l’analysant sous tous les angles par son odorat. De son côté, Kisuke alla à la rencontre de son cousin qui le regarda s’avancer en soupirant :

 

- Eh bien Sôsuke, il semblerait que ta compagnie soit assez bruyante.

 

- A qui le dis-tu. Il m’a tiré du lit lorsqu’il s’est réveillé en constatant qu’Ichigo n’était plus avec lui. Je me demande bien ce qui les unit. Fit l’empereur en observant la scène qui se déroulait quelques pas plus loin.

 

- Moi aussi. Mais au moins, je n’ai pas ton problème. Kurosaki-kun semble plus calme que Jaggerjack-san.  Lui répondit le blond en suivant son regard.

 

- En effet.

 

De leur côté, Grimmjow semblait satisfait de son inspection et ronronna doucement en enlaçant son compagnon. Compagnon qui soupira de nouveau en faisant :

 

- Grimm, pourquoi es-tu ici ?

 

- Quoi ? Ils nous ont séparés ! Je n’veux pas te perdre.

 

- Ne raconte pas n’importe quoi. Ils ne nous empêcheront pas de nous voir. La preuve, Aïzen t’a amené ici directement n’est-ce pas ? Et ils sont cousins.

 

- Et alors ? Tu es la seule personne qui me reste, Ichi.

 

- Je sais.

 

Le bleuté grogna en se reculant. Il planta ses yeux bleus dans ceux ambre de son ami. Il n’avait pas aimé le ton suffisant. En cherchant dans les océans ambrés, il ne trouva aucune information concernant ses plans et véritables sentiments. Il s’approcha dangereusement du roux et le prit par le col du kimono qu’il avait enfilé en vitesse. Il colla son front à celui de son vis-à-vis. Les deux maîtres se figèrent à la position menaçante de la panthère. Ils ignoraient ce qu’il se passait, mais apparemment rien de bon. Le loup quant à lui restait stoïque. Il connaissait les sautes d’humeur de son compagnon de fortune même s’il avouait l’avoir provoquée consciemment. Mais il avait besoin de se défouler et il le fit comprendre à l’autre lorsque ses yeux se colorèrent d’or. Un sourire carnassier s’étala sur la figure du bleuté :

 

- C’est donc ça. Tu n’pouvais pas le dire plus tôt ?

 

Les deux humains ne surent que dire lorsque les deux se changèrent en animal et que la panthère bleue se jeta sur le loup orangé. Kisuke voulut s’interposer mais Aïzen le retint.

 

- Ne fais rien.

 

- Mais, ils vont s’entre-tuer.

 

- Non, pas vraiment. Il y a quelque chose que je dois te dire Kisuke, ces deux hommes sont des animaux sauvages de premier ordre. Encore plus Ichigo. Ils ont des besoins primaires, ne l’oublie pas. C’est dans leur nature.

 

Un frisson traversa inconsciemment le blond. Il savait très bien qu’il avait une bête sauvage sous son toit. Il se l’était rappelé le matin même en observant les crocs de l’homme loup. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de penser à lui en tant qu’homme. Une main sur son épaule le ramena sur terre. Il constata que les deux animaux n’étaient plus là, seuls restaient leurs habits. Il paniqua légèrement en se tournant vers son cousin qui le rassura :

 

- Ne t’en fais pas, ils vont revenir. Ils ne sont pas du genre à s’enfuir. Tout du moins, pas maintenant. Sinon, pourrais-tu me servir le thé ?

 

- Bien sûr.

 

Le propriétaire entra dans son manoir après un dernier regard vers l’extérieur.

 

 

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Plus loin, Ichigo et Grimmjow s’étaient arrêtés, repus et fatigués de leur bataille. La panthère reprit sa forme mi-animale, mi-humaine et s’approcha du loup avec une lueur dans les prunelles. Ce dernier revint également sous la même forme que son compagnon et le fixa avec la même lueur. Ils sourirent de concert et le bleuté se pencha sur l’autre, prenant le contrôle de ses lèvres. Un gémissement satisfait s’enfuit de la bouche du roux. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas pris autant de plaisir à combattre puis à se satisfaire deux fois plus avec ce qui allait suivre.

Grimmjow fit glisser ses mains sur le corps sculptural de l’autre. Il adorait son ami. Ils s’étaient connus dans des circonstances plutôt bancales, mais rien ne le séparerait de lui à l’avenir. Ni des hommes, ni d’autres hommes bêtes, ni même leurs soi-disant maîtres. Ses mains s’enhardirent dans leurs caresses et firent dresser les tétons de son partenaire. Il lâcha enfin la bouche de ce dernier qui haletait légèrement sous les attentions. Un sourire s’installa sur le visage du bleuté. Ses lèvres prirent le relais de ses mains, tandis que celles-ci descendirent vers la partie masculine de l’autre. Il prit le sexe de celui-ci dans sa main et commença un léger va et viens. Son autre main chemina doucement sur les cuisses puis partit vers l’intimité qui lui appartenait.

Ichigo soupira lorsqu’il sentit un doigt pénétrer son entrée. Il passa sa main dans la chevelure courte de la panthère et la crispa, encourageant celle-ci à continuer. Il ne voulait pas que cette douce torture s’arrête. Il voulait tout oublier. De sa confrontation avec son clan à son emprisonnement. Il voulait que Grimmjow lui fasse oublier ces moments désagréables de trahison et de souffrance, comme à chaque fois. Il sentit un autre doigt se joindre au premier et débuter un mouvement de ciseau. La bouche quitta ses mamelons rougis ainsi que la main branlant son membre. Il grogna d’insatisfaction jusqu’à ce qu’une cavité chaude englobe celui-ci. Il lâcha un long jappement et sentit un sourire autour de son sexe. Un sourire s’inscrivit de même sur son visage entre deux gémissements. Il connaissait suffisamment la panthère pour savoir qu’elle aimait le voir soumis à ses gestes. Il poussa une longue plainte lorsqu’un troisième doigt rejoignit les deux autres.

Le bourreau du roux n’en pouvait plus. Il adorait entendre ce dernier pousser de tels sons aphrodisiaques et ceux-ci lui faisaient perdre la tête. Cela ne lui donnait qu’une envie : le prendre violemment. Pourtant, il en serait incapable, il l’aimait trop pour cela. Car oui, la panthère aimait le loup. Peut-être pas d’un amour pur et chaste comme certains voyaient l’Amour, mais il serait perdu sans lui. Il était à lui et lui-même appartenait à l’orangé. Leurs maîtres pourraient leur faire ce qu’ils voulaient, ils n’arriveraient pas à détruire leur lien. L’impatience le gagna alors qu’il finissait de préparer son homme. Il retira ses doigts et lâcha le membre de son compagnon. Il sourit à la nouvelle plainte et se plaça entre les jambes de l’autre. Il observa la vision alléchante sur le visage perdu dans les limbes de plaisir du roux. Puis, tout en restant focalisé sur le tableau aphrodisiaque, il s’enfonça dans le corps de ce dernier en gémissant. Jamais il ne trouverait corps plus compatible avec le sien. Il commença à imprimer un va et viens lent mais puissant et ferma les yeux sous les sensations.

Ichigo gémit à la pénétration. Cette présence en lui déclenchait toujours un tas de sentiments contradictoires. Honte, joie, douleur, plaisir. Les poussées de plus en plus forte de son partenaire le poussèrent à s’accrocher au cou de celui-ci en gémissant plus fort. Son esprit se vida et il se noya sous l’ivresse et le plaisir. Il le voulait, tout son corps réclamait la satisfaction de ses pulsions animales et Grimmjow pouvait le faire sans problèmes. L’échange dura encore un moment jusqu’à ce que les deux hommes jouissent de concert.

 

Le bleuté s’écroula sur le corps couvert de sueur de son amant qui se soulevait d’un souffle erratique. Il ouvrit à demi les yeux et trouva une griffure qu’il lui avait infligée lors de leur combat. Il la lécha en souriant. Il sentit une main passer dans ses cheveux et se redressa, rencontrant de la chaleur dans les yeux ambre. Il sourit tendrement pour une fois et se pencha pour l’embrasser. Ichigo autorisa l’accès à la langue jumelle et répondit avec franchise au baiser. Il se sentait bien. Sa respiration était redevenue calme et son esprit clair. Lorsqu’ils cassèrent le baiser, il fit doucement :

 

- Nous devrions y retourner.

 

- Mouais.

 

La panthère se releva, aidant l’autre à faire de même et ils se retransformèrent, ne voulant se promener nus partout.

 

 

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Aïzen et Urahara s’étaient installés dans le salon du blond et avaient laissé les shôji ouverts sur le jardin. Tous deux sirotaient un thé apporté par le fameux majordome de la demeure : Tessaï. Celui-ci était resté en retrait de la conversation entre les deux hommes. Il n’avait pas compris quand ils avaient discuté à propos de loup et de panthère mais bon, ce n’était pas ses affaires. Du moins, jusqu’à ce qu’il voit ces mêmes animaux dans le jardin. Il vit que ceux-ci se dirigeaient tranquillement vers eux. Il se précipita donc vers son patron et fit :

 

- Urahara-sama, attention !

 

- Mah, mah, du calme Tessaï. Ils ne sont pas dangereux.

 

- Hein ? Mais ce sont des bêtes sauvages.

 

Aïzen sourit à la scène de panique du majordome puis se tourna vers leurs compagnons. Il leur demanda :

 

- Vous êtes-vous bien défoulés ?

 

La panthère se retransforma en première et le brun apprécia le corps de dieu grec de son bien. Il passa un instant sa langue sur ses lèvres. Par contre ses sourcils se froncèrent en découvrant de multiples coupures sur la peau de l’autre. Enfin, il aurait du s’en douter. Il glissa ses yeux vers le loup et constata que celui-ci était toujours sous sa forme animal. Il haussa un sourcil avant de remarquer les yeux or dirigés vers Tessaï et son cousin. Il comprit que l’hybride attendait un signe de son maître ou peut-être était-il tout simplement méfiant vis-à-vis de cet homme qu’il ne connaissait pas.

Kisuke remarqua lui aussi la non transformation de son compagnon. Il se leva, abandonnant le fait de rassurer son ami et serviteur, et se dirigea vers le loup orangé. Il s’agenouilla devant lui et fit :

 

- Tu n’as pas à t’inquiéter pour Tessaï. C’est mon majordome. Tu n’es pas non plus obligé d’attendre ma permission pour te transformer.

 

La bête acquiesça et se transforma. Le blond se recula légèrement et sourit légèrement en rencontrant les yeux ambre de son nouveau colocataire. Celui-ci ouvrit la bouche pour dire :

 

- Très bien.

 

- Urahara-sama, c’est…

 

- Haï Tessaï. Je te présente un nouveau résident à notre manoir : Kurosaki Ichigo.

 

- Mais, c’était un loup il y a quelques secondes. Comment ?

 

- Je verrai avec toi plus tard.

 

- Kisuke, je vais partir.

 

- Affaires ?

 

- Gérer un Empire n’est pas facile.

 

- Je n’en doute pas.

 

Grimmjow fronça les sourcils. Il ne serait pas séparé d’Ichigo ! Celui-ci prit le drap recouvrant le fauteuil et l’enroula autour de sa taille. Urahara remarqua son geste et demanda à son domestique d’aller chercher un kimono pour lui. Il se dit mentalement qu’il devrait toujours en avoir un sur lui si ils sortaient. Il remarqua tout d’un coup autre chose. La panthère avait un regard menaçant. Il soupira. Celui-là était vraiment un problème. Il plaignait son cousin. En regardant ce dernier il le surprit à avoir un regard de glace envers le bleuté qui le regardait dans les yeux. La voix autoritaire du brun de la pièce retentit :

 

- Nous partons Grimmjow.

 

- Même pas en rêve !

 

- Ne me pousse pas, je t’ai déjà amené ici ce matin. Maintenant, tu me suis !

 

- Non !

 

Un soupir d’agacement sortit de la bouche de l’empereur. De son côté, le roux s’était rapproché de son maître. Il savait que la panthère ne se laisserait pas facilement emmener. Alors, autant qu’il soit raisonnable pour deux. Le maître de la demeure le regarda s’approcher de lui et fit d’une voix basse :

 

- Tu ne vas pas l’aider ?

 

- Non. Grim’ doit se faire au fait qu’il soit maintenant un animal de compagnie.

 

- Tu t’y as déjà fait toi ? Questionna-t-il d’un ton ironique.

 

Les ambres se plantèrent dans les opales vertes et un sourire entendu prit place sur les lèvres des deux hommes. Le loup répondit :

 

- Sûrement pas. Et je ne compte pas le devenir non plus.

 

- Tant mieux.

 

- Tant mieux ? Répéta l’homme loup en écarquillant les yeux avant d’éclater de rire.

 

Eclat qui ramena l’attention de toutes les personnes présentes dans la pièce. Urahara était surpris lui aussi, mais il comprenait la raison, aussi un fin sourire vit jour sur ses lèvres. Ichigo se calma et replanta son regard dans celui de son propriétaire, il fit en s’approchant de lui :

 

- Vous n’êtes vraiment pas quelqu’un de normal. Vous êtes soit inconscient, soit totalement fou.

 

- On me le dit souvent.

 

- Ichi ? S’incrusta une voix.

 

Les deux hommes se tournèrent vers les deux autres qui les regardaient avec incompréhension.

 

- Qu’y a-t-il Grimmjow ?

 

- Pourquoi rigoles-tu avec lui ?

 

- Pourquoi ? Parce qu’il est intéressant.

 

- De quoi ?! S’énerva le bleuté.

 

- Oya, Oya, du calme Jaggerjack-san.

 

- Toi la ferme !

 

Les attributs de la panthère sortirent, lui donnant un air menaçant. Les crocs dévoilés et les ongles devenus griffes firent sentir le danger à Kisuke. Aïzen, lui, observait depuis tout ce temps et l’énervement le gagnait. Il savait que son animal serait difficile à dompter mais il y avait une limite. Même le loup semblait plus docile. Ou plutôt, comprenait où était sa place pour le moment. De plus, bien qu’il ne soit pas si proche que cela de son couin, il restait tout de même un membre de sa famille et voir sa propriété le menacer ne lui plaisait guère. Il ordonna :

 

- Grimmjow, tu te calmes tout de suite. Ne menace pas le cousin de ton maître !

 

- Mon maître ? Je n’ai pas de maître !

 

Comme pour prouver ses dires, il se jeta sur l’humain blond qui ne bougea pas mais ressentit la plus grande frayeur de sa vie en voyant déjà les griffes de la bête lacérer sa peau. Ses yeux verts se fermèrent lorsque le choc aurait du arriver. Mais ce coup ne vint jamais. Il ouvrit doucement ses paupières et reconnut Ichigo sous sa forme mi-loup, mi-homme, devant lui, contenant la panthère. Le loup dévoila ses canines, avertissant franchement son ancien compagnon de route qu’il ne plaisantait pas. Ce dernier, désarçonné, recula en titubant en demandant :

 

- Pourquoi le protèges-tu Ichi ? S’il meurt, tu es libre ! Pourquoi protèges-tu un misérable humain ?! Cria-t-il plus fort. C’est à cause d’eux que tu as du…

 

- La ferme ! Hurla le roux, le coupant. Même si c’est ce qui s’est passé, ce n’est pas la faute d’Urahara !

 

Un grondement sourd résonna dans la cage thoracique du bleuté. Il ne comprenait pas. Pourquoi protégeait-il cet humain ? Pourquoi se tenait-il de bout en face de lui ? N’avaient-ils pas un lien plus fort que n’importe quelles autres personnes ? Il glissa ses yeux vers le soi-disant maître de son ami. Ce dernier comprit aisément la menace de mort l’intérieur.

Finalement, la panthère retourna sous sa forme animale et disparut dans la nature. Aïzen était furieux mais pouvait-il en vouloir au compagnon de son cousin ? Celui-ci avait juste protégé celui qu’il devait protéger. Le brun se tourna vers les deux autres et s’excusa :

 

- Excusez-le, il n’est pas encore dressé après tout.

 

- Ce n’est pas pour vous énerver Aïzen-sama, mais vous aurez bien du mal.

 

- Kurosaki-kun ? Fit surpris Kisuke.

 

- Grimmjow est l’hybride le plus fier que je n’ai jamais rencontré.

 

Le roux partit vers le jardin et renifla l’air. Il sentait l’odeur de son ancien compagnon s’éloigner de plus en plus. Il soupira et se prit d’un coup la tête dans la main en s’agenouillant. Le blond présent se précipita à ses côtés.

 

- Que se passe-t-il Kurosaki ?

 

- Rien, juste que me transformer aussi souvent me fatigue énormément. D’autant plus que je n’ai rien mangé depuis plusieurs jours et le combat de tout à l’heure m’a demandé pas mal d’effort.

 

- Tessaï !

 

- Haï ? Fit l’homme en arrivant au pas de course, ramenant avec lui le kimono qu’il devait aller chercher.

 

- Prépare à manger ! Et beaucoup de viande !

 

- Très bien.

 

Le géant déposa le kimono et repartit vers les cuisines. Aïzen regarda son cousin et son homme bête. Il se sentait contrarié. Il demanda :

 

- N’avez-vous pas été nourris par celui qui vous a capturé ?

 

- Un petit morceau de viande par jour n’est pas suffisant pour moi. Grimmjow l’a mieux supporté et il va sûrement chasser dans la nature. Je sais que c’est ça qui vous inquiète.

 

Le brun fut étonné de la perspicacité du loup. Il se dit que cela se serait mieux passé avec ce dernier. Mais bon, il aimait les défis et ce Grimmjow lui en proposait un. Il partit vers la sortie en annonçant :

 

- Je vais y aller, mais j’ai une dernière question Kurosaki Ichigo.

 

- Laquelle ?

 

- Si tu l’appelles, reviendrait-il ?

 

- Sûrement. Même si je viens de l’atteindre dans sa fierté et que ce sera plus dur de le convaincre.

 

- Très bien. Ne fais rien pour l’instant. Je veux d’abord essayer par moi-même.

 

- Je préfèrerais.

 

L’empereur s’arrêta alors qu’il passait la porte. Il tourna son profil vers l’orangé qui expliqua simplement :

 

- Il se séparerait peut-être enfin de moi.

 

- Tu ne veux pas de sa compagnie ?

 

- Ce n’est pas ça. Je ne serai pas toujours là pour lui. Grimmjow est devenu dépendant de ma présence, pourtant, il devrait être une panthère solitaire. C’est comme ça que ça devrait être.

 

- Je vois. Un sourire éclaira le visage de Sôsuke. Il semblerait que tu sois plus sage que lui.

 

- Il faut bien l’être pour deux avec lui.

 

L’homme sortit enfin de la pièce. Sur la route de son palais, il pensa aux paroles du roux. Ainsi la panthère était la seule qui ressente ce besoin de l’autre. En y réfléchissant, il se dit que lorsque l’on regardait les deux hommes bêtes, cela semblait sauter aux yeux. Et quelque chose semblait irradier l’être même du loup. Une chose qui l’avait attiré car elle était semblable à ce qu’il avait lui-même : la prestance. Revenant à ses problèmes, il réfléchit aux moyens à mettre en œuvre pour retrouver sa panthère.

 

 

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De leur côté, Ichigo et Kisuke étaient passés à table. Enfin, le blond avait déjà fini son repas mais observait son compagnon avaler tout ce qui se trouvait à porter. Il semblait que celui-ci n’ait vraiment rien eu à manger depuis un moment. Il fronça légèrement les sourcils. Ainsi en plus de les capturer, il ne prenait pas soin d’eux. Il s’assurerait de lui faire payer. Aussitôt que cette idée traversa son esprit, le noble se demanda pourquoi il avait pensé ça. Il ne supportait pas le fait que l’on maltraite le jeune homme devant lui. Il soupira. Il commençait à sentir quelque chose de nouveau en lui et cela l’intriguait.

Son soupir ramena l’attention du roux qui releva la tête de ses plats. Il fronça légèrement les sourcils et demanda :

 

- Quelque chose ne va pas ?

 

- Hein ? Fit surpris l’homme. Oh excuses-moi, je pensais à diverses choses. Dis-moi, n’es-tu pas inquiet pour ce Grimmjow ?

 

- Oui et non. Répondit-il simplement, puis voyant l’interrogation de l’autre sur son visage, il continua : Oui car vu son état, il pourrait bien s’attirer des ennuis et non, parce qu’il sait très bien s’occuper de lui, il l’a juste oublié.

 

- Je vois. Si ce n’est pas indiscret Kurosaki-kun, pourquoi étiez-vous ensemble ? D’après ce que j’ai compris avec Sôsuke, vous n’êtes pas de la même race et donc n’avez aucun lien.

 

Le loup finit sa bouchée et planta ses yeux ambre dans ceux de son propriétaire. Il ne voulait pas vraiment s’en rappeler, cela voudrait dire faire resurgir des passages de sa vie qu’il ne voulait pas. Mais le blond était en droit de savoir. Il l’hébergeait et ne le traitait pas comme un animal domestique ou un esclave. De plus, l’instinct du loup en lui, le poussait à faire confiance à cet homme. Il ne savait pas pourquoi, mais il n’irait pas chercher plus loin. Il se leva et partit vers les panneaux ouverts sur le jardin comme ceux du salon. Il commença doucement :

 

- Ce que je vais vous dire va vous étonner, mais sachez avant toute chose que je ne suis pas qu’un simple homme loup de naissance. A vrai dire, je suis l’héritier d’un chef de meute. Même si nous étions deux. J’ai un frère jumeau qui s’appelles Shirosaki, en tout point différent de moi par contre. Lui est sauvage, féroce et surtout malveillant. Son côté bête domine largement son côté humain. Certains en sont ravis, d’autres me préfèrent car je suis plus réfléchi et plus mâture que lui. Mon père fait parti de la deuxième catégorie, aussi, il m’a choisi pour être le prochain chef de meute.

 

Kisuke observait la silhouette solitaire. Il retraçait chaque courbe, chaque parcelle de ce corps. Il écoutait avec attention l’histoire de son compagnon, mais son regard, lui, dérivait. Il comprenait maintenant d’où venait cette élégance naturelle et cette stature, le roux n’était pas un simple loup mais un seigneur. Il était né avec la prestance qui seyait à un chef. Mais alors, pourquoi se retrouvait-il chez un marchand d’esclave en compagnie d’une panthère ? L’homme bête répondit à sa question avec la suite de son histoire :

 

- Mais vous vous en doutez, cette nomination n’a pas plus à mon frère. Pour étancher sa frustration, il a essayé par des moyens divers de me tuer, mais il n’a jamais réussi. Alors, une nuit, il est parti sans prévenir personne. L’ayant vu quitter notre repaire, je l’ai suivi pour m’assurer qu’il ne fasse pas de bêtise. Pourtant, à un certain moment, je l’ai perdu. J’ai donc accéléré, mais quand je l’ai retrouvé, il était trop tard. Il avait déjà massacré un clan d’hommes panthères. Seul restait Grimmjow qui se défendait comme il le pouvait contre les attaques brutale de mon frère. Je me suis jeté sur celui-ci et l’ai sommé d’arrêter cette folie en me plaçant devant Grimm.

 

Une grimace de douleur parcourut le visage de l’orangé, ce qui poussa Kisuke à se lever. Il se plaça derrière le loup et l’enlaça. Le corps de ce dernier se tendit mais finalement se relâcha en comprenant que c’était juste pour le réconforter. Il frissonna en se souvenant des yeux or de son frère qui le regardaient avec mépris à ce moment-là. Malgré tout, il reprit :

 

- Ce fût la première fois que je combattis mon jumeau de face pour de vrai. Il y avait eu les entraînements mais jamais de confrontation réelle. Au bout d’un long moment, nous étions tout deux épuisés. La panthère perdait de plus en plus de sang et je savais qu’elle ne tiendrait pas longtemps. Puis mon frère fit une chose que je n’aurais jamais cru. Je ne l’aurais jamais pensé si lâche. Il hurla, appelant les loups qui étaient de son côté. Je ne me suis pas attardé, j’ai pris le corps de la panthère sur mon dos et me suis enfui. J’ai soigné Grimmjow et j’ai essayé de retourner à mon clan. Quand je suis arrivé, je m’étais fait avoir en beauté. Shiro avait dit à tout le clan que j’étais mort en venant l’aider contre des panthères qui l’avaient attaqué sans raison et que mon corps avait été emporté par des humains qui passaient par là. Les loups présents cette nuit-là l’avaient soutenus, disant qu’en arrivant ils avaient effectivement vu ma dépouille sur le dos d’un homme.

 

Un silence régna. Le blond comprenait maintenant. Ichigo avait été trahi par son propre frère pour une histoire de succession, sa famille l’avait abandonné sans prendre la peine de chercher la vérité, il n’avait eu que le bleuté sur qui se reposer. Il serra un peu plus le corps du jeune homme contre lui. Il ne pouvait pas imaginer. Être trahi par ses proches. Être envié juste pour une position. Oh, il savait que c’était courant, même chez les hommes, mais il savait aussi que les loups étaient des bêtes fières. Peut-être même plus que les humains. Alors cette trahison avait du atteindre énorme l’homme qu’il tenait dans ses bras. Il sentit une goutte sur son bras et haussa un sourcil. Il retourna doucement le corps qu’il enserrait et remarqua des larmes sur le visage de l’autre. Oh pas énormément, elles étaient retenues. Malgré tout, il força le loup à le suivre au sol et s’assit, posant la tête de ce dernier sur ses cuisses. Sa main caressa doucement la crinière orangée. Un grondement sourd répondit à son geste, qui ressemblait plus à une appréciation que le contraire. Il sourit et dit d’une voix basse :

 

- Tu peux pleurer. Je ne vais ni te juger, ni te prendre en pitié. Je reste juste avec toi.

 

- Tch, vous n’êtes vraiment pas normal. Alors, ne vous étonnez pas si vous vous retrouvez avec un loup sur les jambes au bout d’un moment. Si nous sommes faibles, nous nous transformons.

 

- Ne t’inquiète pas.

 

Le noble continua de caresser les cheveux orange un long moment. Il appréciait leur texture soyeuse tout comme il se souvenait de la douceur de la fourrure qu’il avait caressée la veille au soir. Il essuyait de temps à autre les perles salées qui coulaient des paupières closes et les portait à sa bouche. Puis il observait son jardin à la lueur du soleil de l’après-midi. Il était simple. Une pelouse verdoyante, entretenue tout les jours par son jardinier, et quelques arbres. Il n’aimait pas le superflu. Son manoir le montrait bien. Il connaissait quelques autres nobles qui eux ne se gênaient pas pour étaler leur fortune aux yeux de tous. Mais lui, il voulait rester le plus humble possible. Tout ses prédécesseurs avaient été comme cela, alors pourquoi pas lui ? Il aimait ses gens qu’il gouvernait de loin. Il ne leur imposait rien, réglait les problèmes s’il y en avait.

Au bout d’une heure, il sentit ses jambes parcourues de fourmis. Pourtant, il ne voulait pas bouger au risque de réveiller Ichigo qui s’était enfin endormi, après qu’il eut pleuré de tout son saoul en silence. Il sentit une sensation de chaleur et tout à coup n’eut plus un homme sur les cuisses mais un loup. Il sourit et se déplaça en portant ce dernier. Il se demanda s’il n’aurait pas mieux fait de le déplacer sous sa forme humaine, cela lui aurait facilité la tâche. Il se rassit par terre, dos contre l’un des panneaux ouverts, allongea ses jambes et posa de nouveau la gueule de son compagnon sur ses cuisses. Il soupira d’aise en sentant le souffle frais du vent sur son visage. Sa main retrouva la fourrure qu’il caressa sur toute sa longueur. Il entendit le loup gronder de plaisir dans son sommeil et sourit. Ses yeux verts se fermèrent lentement et il s’endormit, la main profondément enfouie dans le manteau roux.

 

 

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