Homme et bête. (partie 2)

Publié le par Yuuria

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Homme et bête (partie 2)

 

Grimmjow déambulait sans vraiment savoir où il allait. Il n’arrivait toujours pas à croire que son ami se soit dressé contre lui. Il pensait que leur lien était indestructible. Il était le seul on dirait. Un sourire torve se dessina sur sa gueule. Un bruit attira son attention. Il renifla l’air et se mit en alerte. Il n’avait pas du tout envie de se battre à ce moment précis mais ses agresseurs n’étaient pas du même avis. Ses orbes bleus se plissèrent, il connaissait cette fragance. Il grogna, fallait-il qu’il tombe sur des loups ? Un ricanement se fit entendre. Il vit une forme humaine se frayer un chemin entre les arbres. Des hommes loups ? Il se figea lorsque l’homme sortit à la lumière. Une courte chevelure blanche en pétard et des yeux jaunes et noirs. Il le reconnaîtrait entre mille. Il avait vraiment la poisse. L’albinos demanda moqueusement :

 

- Nous nous sommes déjà rencontrés n’est-ce pas, petite panthère ?

 

Un grondement furieux lui répondit. Le sourire malsain qu’avait l’homme ne fit que s’agrandir. Il s’approcha encore plus de la panthère qui vit sortir des buissons plusieurs loups. Elle fronça les sourcils quand leur chef s’agenouilla devant elle dans sa tenue d’Adam. Ils avaient exactement le même corps. L’homme loup questionna :

 

- Dis-moi, sais-tu où est mon frère par hasard ? Je n’arrive pas à être tranquille tant qu’il est en vie. Alors ?

 

La panthère reprit forme mi-humaine, mi-bête, surprenant l’albinos. Celui-ci constata que la cette dernière était très bien proportionnée. Sa langue glissa sur ses lèvres. Peut-être devait-il la prendre avec lui. Les yeux bleus électriques soutinrent son regard et les lèvres du bleuté se muèrent en quelques mots :

 

- Comme si je saurais quelque chose comme ça. T’as pas capté ou quoi ? Je suis une panthère et lui un loup y’a incompatibilité non ?

 

- Vraiment ? Alors pourquoi je sens une odeur de loup sur toi ? Et une odeur que je connais particulièrement bien. Fit-il en se léchant les lèvres.

 

La panthère grogna et se retransforma avant de s’échapper. Les loups furent d’abord surpris mais se reprirent bien vite en poursuivant la bête. Un sourire se dessina sur la bouche de leur chef resté en arrière. Il murmura doucement :

 

- Tu es donc bien en vie Ichigo, et tu as asservi une panthère. Un ricanement sortit de sa gorge. Tu as donc gagné en puissance depuis la dernière fois. Je vais te trouver mon cher frère. Te trouver et te posséder.

 

L’homme se transforma en un loup au pelage blanc où quelques tâches noires trouvaient place aux pattes, au bout de sa queue et sur la pointe de ses oreilles. Il tourna la tête en reniflant l’air. Une légère odeur laissée par la panthère l’énervait. Il n’arrivait pas à se concentrer sur autre chose. Il grogna puis finalement suivit ses comparse dans la poursuite de la panthère.

 

 

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L’Empereur du pays revenait d’une visite d’affaires en carrosse. Sa journée avait été ennuyante au possible. De plus, les évènements de la matinée lui restaient en tête. Il fallait q’il retrouve son bien. Il soupira en pensant à son cousin qui lui n’avait aucune difficulté avec son animal. Il l’enviait tout de même un peu. L’arrêt soudain du carrosse le fit revenir à la réalité. Il sursauta et ouvrit les rideaux qui le cachaient de l’extérieur. Il ouvrit les yeux de surprise en apercevant Grimmjow poursuivi par des loups. Ou plutôt des hommes loups, à cette heure-là, les vrais loups dormaient toujours. Il sortit du carrosse, abasourdissant ses hommes. Le capitaine de sa garde fit :

 

- Aïzen-sama, restez à l’intérieur s’il vous plait.

 

- Non, cette panthère est mon bien. Que l’on m’apporte un cheval.

 

- Votre bien ? Mais, ce sont des loups qui la poursuivent !

 

- Et alors ? Auriez-vous peur messieurs ? Si c’est le cas, alors, je n’ai plus besoin de vous.

 

Un des soldats, voyant son capitaine indécis, descendit de sa monture et tendit la bride à son seigneur. Celui-ci sourit à ce geste et fit :

 

- Très bien. J’y vais, libre à vous de me suivre ou non.

 

Le seigneur lança sa monture au galop. Après un instant, la garde se lança à sa suite. De toute façon, une garde était faite pour ça non ?

Grimmjow commençait à perdre son souffle et surtout de la vitesse. Il allait finir en buffet pour les loups ou quoi ? Un nouveau son lui fit tourner la tête. Il fut surpris en apercevant une horde de cavalier arriver droit vers lui et les loups. Mais comprit bien vite en reconnaissant l’homme à leur tête. Son « maître ». Il n’avait pas mieux pour égayer sa journée. Il glissa un œil dans son dos et vit les loups ralentir. Ceux-ci semblaient hésiter. Enfin, quoi de plus normal en voyant tout les hommes armés ? Un destrier fut à ses côtés et ses yeux bleus croisèrent ceux chocolat de l’empereur. Il s’arrêta, comme ce dernier. Son regard ne quitta pas celui chocolat. Le propriétaire de celui-ci descendit de monture et s’agenouilla pour être à sa hauteur, alors que ses hommes tenaient en respect les loups. Il glissa sa main sur la tête de la panthère et dit :

 

- Tu es bien le premier à me causer autant de soucis, Grimmjow.

 

Un grognement répondit, faisant sourire l’homme. Une voix les fit cependant se tourner :

 

- Alors, c’est Grimmjow ton p’tit nom. Mais j’n’aurais jamais pensé que tu te serais lié à un humain.

 

Aïzen ouvrit les yeux de surprise en voyant la copie conforme d’Ichigo Kurosaki devant lui. Il sentit la transformation de la panthère à ses côtés et l’entendit prononcer :

 

- Salop ! Qu’est-ce que tu me veux encore ?

 

- Je te l’ai déjà dit tout à l’heure. Dis-moi où est mon frère, c’est impossible que tu ne le saches pas alors qu’il y a son odeur présente sur ton corps.

 

- Vas crever !

 

- Tch’, c’est méchant. Je veux juste revoir mon très cher frère après tout.

 

- Ça m’étonnerait, après ce que tu lui as fait.

 

Un sourire torve se dessina sur les lèvres de l’albinos. Il se rappelait aisément la dernière fois qu’il avait vu le roux. La haine inscrite dans les ambres de son frère l’avait hypnotisé. C’était la première fois qu’il avait vu clairement la force de son jumeau. Il revint à la réalité et se demanda soudain incrédule :

 

- Attends deux secondes. Tu es avec un humain, mais tu as l’odeur d’Ichi sur toi. Ne me dis pas que lui aussi est lié à cet homme ?!

 

- Excusez-moi. Fit la voix calme d’Aïzen. Je ne suis peut-être qu’un humain mais tout ceci me concerne. Grimmjow est à moi, or vous le menacez. De plus, je ne vous permettrais pas de fouler mon royaume et de vous attaquer à mes gens. Alors, soit vous retournez dans votre forêt, soit j’ordonne votre exécution.

 

Un grognement général se fit entendre chez les loups. Ils ne voulaient pas s’impliquer non plus et Shirosaki le savait très bien. Il soupira et lança une dernière fois :

 

- Est-ce que je peux au moins avoir la réponse à ma question ?

 

- Vas te faire voir ! Grogna le bleuté.

 

- Tant pis, je le retrouverai bien un jour après tout.

 

L’albinos se retransforma en loup blanc et ses yeux s’ancrèrent une dernière fois dans ceux bleus de Grimmjow. Une menace silencieuse passa avant qu’il ne reparte à la suite de ses semblables.

A peine furent-ils partis que la panthère s’évanouit, rattrapée juste à temps par Aïzen. Il assista de nouveau à sa transformation en bête et le posa sur le dos de son cheval. Il monta en selle et retourna vers son carrosse. Ses hommes le suivirent ne comprenant pas vraiment ce qu’il s’était passé, ce qu’était ces hommes qui se transformaient en animaux. Mais ils ne poseraient pas la question. Ce n’étaient pas leurs affaires. Arrivé à son véhicule, l’empereur allongea la panthère sur la même banquette que lui et posa sa tête sur ses cuisses. Son cortège reprit la route sans bruit, en changeant toute fois de destination.

 

 

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- Patron…Patron !

 

Kisuke se réveilla en sursaut. Il tourna la tête vers son majordome qui le fixait d’un regard inquisiteur. Il demanda :

 

- Qu’y a-t-il Tessaï ?

 

- Vous avez dormi toute l’après-midi ici. Vous allez tomber malade !

 

- Ah ah, désolé.

 

Les yeux verts glissèrent sur ses cuisses. Le loup était toujours endormi et s’était encore blotti contre lui dans son sommeil. Un sourire vint se loger sur ses lèvres fines. Sa main, toujours ensevelie sous les poils roux, bougea dans une caresse qui fit grogner l’animal. Il n’avait pas aussi bien dormi depuis des années. Son regard se fit doux et protecteur. Il savait que maintenant, il était attaché à l’homme bête et qu’il ne permettrait pas qu’il lui arrive quelque chose.

 

Un brouhaha devant son manoir l’intrigua. Il entendit distinctement plusieurs chevaux et un carrosse, ce qui lui fit froncer les sourcils. Qui pouvait bien venir le voir à cette heure-là ? Il se dit qu’il n’y avait que deux personnes : son cousin ou son amie Yoruichi. Et à entendre la voix d’homme qui parlait à son majordome, il s’agissait de la première. Il ne bougea néanmoins pas, caressant sans s’arrêter la douce fourrure.

 

La porte de la salle à manger s’ouvrit, laissant passer l’empereur avec Grimmjow dans ses bras. Le blond accentua immédiatement son froncement de sourcils. Aïzen resta debout un instant devant la scène de son cousin et du loup, puis vint s’asseoir à ses côtés, dans la même position. Le propriétaire des lieux demanda :

 

- Que s’est-il passé ?

 

- J’ai retrouvé Grimmjow alors qu’il était poursuivi par des hommes loups, et leur chef était exactement la copie conforme d’Ichigo en blanc et noir.

 

- Cela devait être Shirosaki.

 

- Shirosaki ? Répéta étonné l’empereur.

 

- Le frère jumeau d’Ichigo. Il me l’a raconté après ton départ et le repas. Il m’a dit qu’il était en fait l’héritier d’une horde mais son frère l’avait évincé par un coup bas. C’est à cause de ce coup bas que Jaggerjack-kun et Ichigo se sont rencontrés. Ichigo l’a sauvé de son frère.

 

- Je vois. Tant qu’Ichigo est en vie, il est possible qu’il reprenne la tête. Donc il veut le tuer.

 

Un grognement se fit entendre et Kisuke baissa la tête vers le loup qui s’éveillait. Ce dernier se redressa en constatant l’épuisement de Grimmjow dans les bras d’Aïzen. Il fronça ses yeux et se retransforma en humain. Il demanda immédiatement :

 

- Pourquoi Grimm est dans cet état ?

 

Le brun faillit se répéter, mais la panthère se réveilla elle aussi. Ses yeux bleus trouvèrent la silhouette du roux en face d’elle. Elle gémit plaintivement. Elle ne pouvait se retransformer en homme pour le moment. Une main qu’il connaissait bien vint caresser sa tête. Il appuya un peu plus dessus, cherchant un peu de chaleur et réconfort. Pourtant une odeur lui fit relever la tête très vite. Et elle comprit à la main figée sur cette dernière que son ami aussi.

Ichigo sentit son rythme sanguin s’accélérer en sentant cette odeur particulière. Il reconnaîtrait entre mille cette saveur. Il se releva de la position qu’il avait prise pour caresser la panthère et se retourna vers le jardin. Un rire sarcastique s’éleva, surprenant les deux humains. Ceux-ci virent les attributs de loup du roux se révéler et seul Aïzen comprit. Ce loup blanc les avait suivis de loin. Il serra un peu plus Grimmjow contre lui, de peur que celui-ci ne veuille tenter de retenir son ami. Kisuke, lui, se leva comme son compagnon. Il sentait que quelque chose n’allait pas. Le rire donna naissance à une voix :

 

- Alors tu te cachais bien avec cette panthère et avec un humain par-dessus le marché, Ichigo.

 

- Shiro. Gronda ce dernier.

 

- Oh, tu ne m’as pas oublié, c’est déjà ça.

Le miroir du roux se présenta aux quatre personnes. Le propriétaire du manoir fronça les sourcils. Ils se ressemblaient traits pour traits, mis à part la couleur de cheveux, d’yeux et de peau. Un sourire de psychopathe prit place sur les lèvres de l’albinos. Il reluquait de haut en bas le corps de son jumeau. Ils étaient certes identiques, mais la peau halée de son frère lui avait toujours donné envie. Sa langue passa sur ses lèvres. Ses yeux se détachèrent de la silhouette du loup pour se poser sur l’homme blond à ses côtés. Il n’était tout de même pas le compagnon du roux ? Ce dernier valait mieux que ça. Et de toute façon, il ne le permettrait pas. Un grondement provenant de la gorge de son autre lui le rappela à l’ordre et ses sourcils blancs se froncèrent. Il était sûr que c’était parce qu’il avait posé ses yeux ors un peu trop longtemps sur l’humain.

Ichigo n’avait pas aimé le regard de son frère sur lui, il y avait lu du désir. Mais il avait encore moins aimé son regard posé sur Urahara. Dans celui-là, il avait vu du dédain ainsi qu’une envie de meurtre. Aucune chance qu’il le touche, il ne lui en laisserait pas l’occasion ! Ses oreilles se dressèrent et ses griffes sortirent. Il adapta une position carrément menaçante pour faire comprendre à l’autre qu’il ne le laisserait pas faire ce qu’il veut. Le loup blanc en sentant l’avertissement dévoila ses crocs. Il n’était pas contre un combat après tout. Sans plus de procès, comprenant que son jumeau ne partirait pas de son plein grès, Ichigo se jeta sur lui en se transformant, immédiatement imité par l’autre loup.

 

 

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Les spectateurs ne savaient quoi penser. Grimmjow, coincé dans sa forme de panthère, poussait des plaintes déchirantes vers l’orangé. Il ne voulait pas le voir blessé, sûrement pas. Aïzen retenait tant bien que mal son compagnon qui essayait par tous les moyens de se défaire de sa prise. Il ne connaissait pas l’histoire comme Urahara, mais elle devait les avoir marqués. Il glissa d’ailleurs un œil vers le blond qui observait le combat, impuissant. Le brun aimerait le soutenir, mais il avait déjà un sacré problème sur les bras. Il fit doucement :

 

- Calmes-toi Grimmjow.

 

La panthère glissa ses yeux bleus sur lui et répondit d’une plainte impuissante. Il soupira et caressa le pelage bleu. Il descendit vers l’oreille arrondie et dit :

 

- Regardes mon cousin, il a terriblement envie de faire quelque chose mais se retient. Conscient qu’il ne peut rien faire et que c’est le combat d’Ichigo. Ne vois-tu pas son poing serré à s’en blanchir les jointures ?

 

Le bleuté fixa le maître de son ami et vit que son propre maître avait raison. Il gémit et se blottit contre les jambes de ce dernier. Il fixa son regard sur le combat, mais ne tenta plus rien pour bouger. Aïzen soupira de soulagement cette fois-ci. Ce n’était pas dans ces habitudes d’être aussi doux, mais il comprenait la douleur de ne pas pouvoir aider un ami. Maintenant, il regardait son cousin. Tout ce qu’il espérait, c’était qu’il ne ferait rien d’inconsidéré.

 

Kisuke observait son compagnon et le frère de celui-ci se battre. Il se sentait incroyablement faible. A chaque fois que son loup roux se faisait griffer ou mordre, ses bras se serraient un peu plus autour de son corps. Il sursauta lorsque le roux s’écrasa plus loin. Le loup blanc reprit une allure mi-homme, mi-bête. Il s’approchait doucement de son jumeau en se tenant le flanc où une profonde blessure se trouvait. Il plissa ses yeux or et fit :

 

- Tu as progressé Ichi. Tu sais quoi, notre mère ne s’est toujours pas remise de ta « mort ». Père non plus d’ailleurs, il m’a nommé héritier à contre cœur. Et je ne te parle pas de nos sœurs. Karin ne le montre pas, tu la connais, mais Yuzu ne fait que pleurer comme notre mère. Elles évitent tout contact extérieur à la famille. De plus, Zangetsu a quitté le clan juste après l’annonce. Mais bon, c’était pour toi qu’il restait. Finalement, tout était mieux quand t’étais là. Tout sauf moi. Enfin, si tu revenais, ça me poserait des problèmes.

 

L’homme loup était maintenant juste devant son frère à terre. Il s’agenouilla et prit la gueule du roux entre ses doigts. Ce dernier le regardait de ses yeux or mi-clos. Il repensait aux visages de son clan. Shiro se pourlécha les lèvres et dévoila ses griffes. Il ajouta :

 

- En fait, je pensais à te faire autre chose, mais il est clair que je ne le pourrais pas avec nos spectateur et vu ta résistance. Alors, je vais me contenter de te tuer.

 

Joignant le geste à la parole, il s’élança. Mais il s’arrêta à quelques millimètres d’une poitrine qui n’était pas un poitrail. Ses yeux or détaillèrent le blond qui s’était interposé. Ichigo lui ouvrit les yeux de surprise. Que faisait-il ? Il allait se faire tuer !

 

- Sale humain, à qui penses-tu t’opposer là ?

 

Urahara ne savait pas comment il était atterri là. Son corps avait bougé tout seul lorsqu’il avait vu les griffes foncer vers le roux. Il ne savait qu’une chose, il ne voulait pas que le loup meure. Mais maintenant, il ne pouvait rien faire. Le loup blanc sourit et cria :

 

- Si c’est ton souhait, je te tuerais en premier !

 

La main agrémentée de longues griffes s’élança de nouveau, mais cette fois-ci vers le cœur de l’homme blond. Les griffes s’enfoncèrent bien dans quelque chose, mais elles n’atteignirent jamais l’homme. Celui-ci avait les yeux écarquillés qui cherchèrent la raison dans les ambres devant lui. Ichigo l’avait protégé ! Il était revenu sous forme mi-homme, mi-bête et s’était placé entre les griffes et lui. Un sourire vint éclairer le visage fatigué de l’homme loup. Sa main se leva lentement et prit doucement le visage du blond en disant :

 

- Tu es vraiment un inconscient Kisuke, tu le sais ? Quelle idée de me sauver.

 

- I…chi…go ?

 

- Lui-même. En tout cas, je suis heureux de ne pas être tombé sur un homme manipulateur et pervers.

 

Une larme coula depuis l’œil vert.

 

- Oï, ne pleure pas à cause de moi. Ça va me faire culpabiliser.

 

- Pourquoi ? Pourquoi ?!

 

- Pourquoi ? C’est une bonne question. J’en sais rien. En fait si.

 

Le roux approcha sa tête de celle de l’humain et lui lécha la joue. Ce dernier ne vit qu’un dernier sourire avant que l’autre ne s’écroule sur lui. Les larmes coulaient en abondance maintenant. Il ne voulait pas y croire. Son visage se baissa lentement vers le profil de son compagnon. Les yeux fermés, le visage balafré, semblant dormir paisiblement. Malheureusement, le blond avait oublié qu’ils n’étaient pas seuls. Aussi releva-t-il rapidement la tête en entendant Aïzen crier :

 

- Kisuke attention !

 

Il vit la haine déformer le visage du jumeau de l’homme effondré sur lui ainsi que sa main s’abattre sur lui, toutes griffes dehors. Il ferma ses yeux verts, il ne voulait plus rien à part rejoindre le roux. Mais le coup ne vint jamais. Il ouvrit les paupières et vit un loup noir se tenir devant lui et le loup blanc projeté plusieurs mètres plus loin. Le jeune albinos se releva, se massant la partie qui avait reçu un choc puissant. Ses yeux se plantèrent sur le nouvel arrivant. Il grommela :

 

- Zangetsu…

 

Le dénommé grogna. Son regard noir glissa derrière lui et se posa sur l’humain tenant Ichigo. Il l’avait cru mort et voilà qu’il le retrouvait ! Son frère avait trahi le clan. Il reporta ses yeux aussi profonds que le charbon sur son adversaire. Il le vit reprendre sa forme animale et constata que sa fourrure blanche tendait plus sur le rouge. Il comprit que le roux ne s’était pas laissé faire et un sourire se forma sur sa gueule. Néanmoins, il leva cette dernière et hurla, appelant le reste du clan. Il observa la réaction de l’autre. Il s’était soudainement voûté, signe qu’il n’aimait pas son initiative.

 

 

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Aïzen et Grimmjow n’avaient pas bougé depuis l’arrivée du loup noir. Il ne savait pas qui il était, mais Shirosaki ne semblait pas très heureux de sa venue. La panthère se releva, sentant ses forces lui revenir et se déplaça vers Kisuke. L’empereur ne l’en empêcha pas, il fit de même. Le bleuté tapota de sa gueule le visage du loup roux et le lécha en preuve de tendresse. En sentant un léger souffle sur son museau il se redressa et miaula, faisant comprendre aux deux humains que l’homme loup n’était pas mort. Le blond sortit de sa transe et appela Tessaï qui arriva en se figeant face à la scène. Son patron lui ordonna immédiatement d’aller chercher de quoi soigner l’orangé. La panthère s’appliquait déjà à lécher les blessures pour aider à la guérison.

Mais les trois se figèrent en voyant plusieurs loups arriver. Ils tournèrent la tête vers quatre loups précis. Ceux-ci étaient interdits. Le mâle s’approcha d’eux doucement, sans hostilité apparente. La panthère s’écarta immédiatement. Il avait compris que ce dernier était le chef de meute. Le loup noir était imposant, surpassant la plupart en taille. Il glissa sa gueule vers Ichigo et ses yeux s’écarquillèrent. Il tourna immédiatement la tête vers le loup blanc qui aurait aimé disparaître à ce moment là. Il voyait très bien la colère dans les prunelles sombres. Aïzen et Kisuke étaient perdus. Grimmjow s’en doutait, aussi retourna-t-il sous sa forme humaine malgré son peu d’énergie et leur expliqua :

 

- Ne vous inquiétez pas. C’est le clan d’Ichigo, et loup noir là, c’est son père et donc le chef de meute.

 

Les deux humains ouvrirent les yeux de surprise et regardèrent le loup imposant s’avancer vers son autre fils. Sa gueule s’ouvrit et un grondement de colère s’en échappa. La louve qui était aux côtés du chef de meute au départ s’approcha à son tour d’eux et les humains auraient juré qu’elle pleurait. Ce qui s’avérait juste puisque lorsqu’elle se transforma, exposant une femme aux longs cheveux châtains clair et au visage doux, les yeux caramel noyés sous les larmes. Elle passa délicatement sa main sur la gueule du jeune loup évanoui et fit d’une voix cachant mal son émotion :

 

- Ichigo…

 

Tous les loups autour se figèrent et tous se tournèrent vers la louve. Celle-ci se releva, faisant monter le rouge aux joues à Sôsuke et Kisuke face à sa tenue d’Eve. Ils détournèrent bien vite le regard et constatèrent que les loups fixaient le chef de meute et son autre fils. La tension était palpable et des hurlements commencèrent à affluer autour d’eux. Tous les loups se mirent à le faire. L’empereur demanda :

 

- Que se passe-t-il ?

 

La femme louve leur répondit :

 

- Tous crient. Tous envoient leur haine vers un traître. Personne n’a le doit au mensonge et personne n’a le droit de porter la patte sur un héritier. Pas même son frère.

 

Les mots étaient glacials.

 

- Et que va-t-il avoir comme peine ?

 

- Il est banni. Banni de notre clan.

 

Ils observèrent le loup blanc se relever difficilement et reculer. Le chef de meute ne bougeait pas d’un pouce, gardant son regard dardé sur son deuxième fils. Ce dernier parcourait de ses yeux or l’ensemble de sa meute. Pourtant, il s’arrêta sur le corps de son frère évanoui. Il savait que dès que celui-ci serait retrouvé, il serait banni. Pourtant un faible jappement sortit de sa gueule, ressemblant plus à de la tristesse qu’autre chose.

Le loup noir en face de lui plissa les paupières. Il entama sa transforma, révélant un homme grand et carré, possédant une musculature pour le moins impressionnante. Ses cheveux noirs étaient en désordre et ses yeux noirs étrécis reflétaient de la rancune mais aussi de l’incompréhension. Il ouvrit la bouche pour demander d’une voix grave :

 

- Pourquoi as-tu fait ça Shiro ? Je sais que tu aimes ton frère plus que tout. Alors, pourquoi ?

 

L’albinos ricana sous sa forme de loup. Il sortit ses griffes et grava quelque chose sur la terre avant de tourner le dos et de partir. Curieux, le chef de clan s’approcha et lut distinctement :

 

« Celui qui doit savoir, le sait déjà. Adieu. »

 

L’homme soupira puis tourna la tête vers le reste de la meute, regroupé autour des humains. Il passa son regard sur chacun d’eux et vit le blond en train de soigner son fils. Ses yeux se posèrent ensuite sur l’autre loup noir qui avait sauvé ce dernier. Il le rejoignit et fit :

 

- Tu l’as encore protégé. Merci Zangetsu.

 

Les yeux noirs de son homologue le fixèrent et un homme aux longs cheveux noirs prit la place du loup. Celui-ci fit :

 

- Ce n’est que mon devoir. Et je ne pourrais jamais laisser ce gamin seul. Quoique, je suis fier de ce qu’il est devenu même sans nous.

 

- En effet.

 

Les deux regards noirs se posèrent sur la touffe orange portant toute l’attention des personnes présentes.

 

 

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Cela faisait une heure que la scène s’était produite et Kisuke avait invité la famille chef à rester chez elle pour veiller sur leur fils ou frère. Par contre, il leur avait aussi fourni des kimonos, ne voulant pas créer un club de nudiste au sein de sa demeure. Le blond s’inquiétait énormément pour le roux, mais tous les soins possibles avaient été réalisés. Il ne pouvait donc plus qu’attendre. La voix grave du chef de meute se fit entendre, surprenant aussi bien les humains que la panthère :

 

- Je crois qu’il faudrait peut-être que je me présente. Je suis Isshin Kurosaki, le père d’Ichigo. Voici ma femme, Masaki, et mes filles, Karin et Yuzu. Tandis que celui qui vous a sauvé tout à l’heure, il s’appelle Zangetsu et c’est le maître d’Ichigo.

 

Ce dernier restait assis sur la terrasse. Il sentait l’odeur de son protégé partout en cette demeure. Ce n’était pas étonnant qu’aucune bête ne s’aventure ici en reconnaissant la marque de l’une des plus puissante créature. Ses yeux noirs se posèrent ensuite sur l’homme que le roux avait défendu, quitte à mourir. Il lui inspirait confiance. Par contre, pour l’autre humain de la pièce, c’était l’inverse. Mais il semblerait que celui-ci ne soit là que pour la panthère. Il connaissait l’importance de celle-ci pour Ichigo. C’était grâce à elle que le loup avait progressé. La voix d’Isshin continua :

 

- Maintenant, puis-je connaître vos identités ?

 

- Pour ma part, je suis Aïzen Sôsuke, l’empereur de ces terres. Répondit ce dernier d’une voix grave.

 

- Grimmjow Jaggerjack et je suppose que vous l’aurez remarqué, je suis une panthère.

 

Les yeux charbons glissèrent sur le dernier inconnu qui semblait complètement ailleurs. Aïzen le remarqua et le présenta à sa place :

 

- Je vous présente mon cousin, Kisuke Urahara. Excusez-le, il est, plus que nous tous, concerné par l’état de votre fils.

 

- Pourquoi cela ?

 

- Eh bien…

 

- Patron !

 

L’entrée fracassante de Tessaï empêcha l’empereur des hommes de finir. Le blond releva la tête et demanda :

 

- Qu’y a-t-il ?

 

- Il est réveillé et demande à vous voir !

 

Il ne fallut pas le dire deux fois. Le noble se leva et en quelques enjambées, se retrouva à la porte sous les yeux surpris des autres. Le majordome s’inclina à son passage, suivant des yeux la progression rapide de son maître. Isshin revint sur l’homme qui allait lui expliquer le fond de l’histoire. Aïzen, sentant très bien qu’il ne pourrait y échapper, demanda à Grimmjow de raconter ce que lui ne savait pas. C’est-à-dire, ce qu’il s’était passé avant qu’ils ne les achètent. Le bleuté se plia aux exigences et narra toute son histoire, tout comme son ami l’avait fait plus tôt dans la journée.

 

 

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Quand Kisuke arriva devant la porte de sa chambre, il eut un temps d’arrêt. Quelle tête devait-il faire ? Il était infiniment soulagé de le savoir en vie, mais pouvait-il se montrer si intime ? Un soupir franchit ses lèvres alors qu’il se maudissait d’être si hésitant. Il inspira un grand coup et ouvrit la porte. Advienne que pourra.

Ses yeux se plissèrent légèrement face à la lumière de la pièce. Il reconnut bien vite la silhouette postée devant la fenêtre. Il fut soulagé de constater que l’individu était dans sa forme humaine et non pas bête comme lorsqu’il l’avait déposé dans son lit. Si il avait assez de force pour garder cette apparence, c’est qu’il allait bien. Malgré tout, le blond ne put s’empêcher d’accélérer en direction de l’homme et, dès qu’il fut assez proche, de le prendre dans le bras en calant sa tête dans le cou parsemé de mèches orange. Un grondement de satisfaction répondit à ce geste, surprenant l’investigateur. La voix moqueuse de l’orangé glissa jusqu’à l’oreille de celui-ci:

 

- Tu n’es vraiment pas un humain réfléchi. Approcher un loup par derrière. Si je n’avais pas reconnu ton odeur, tu serais aplati au sol avec mes griffes dans ta gorge.

 

- Qu’importe, tu es vivant et c’est tout ce qui compte.

 

Les sourcils roux s’haussèrent. Ichigo desserra la prise de son propriétaire pour lui faire face. Ses yeux ambre se plantèrent dans les orbes verts avant qu’un sourire ne se dessine sur ses lèvres. Il attira l’homme à lui, un bras dans sa chute de rein et l’autre maintenant son bras, puis prit les lèvres entrouvertes dans un son muet. Le noble fut trop surpris pour répondre au premier abord, mais quand il se remit de ses émotions en constatant que l’autre s’était légèrement éloigné, ce fut lui qui amorça le baiser. Ce dernier fut plus sauvage que le premier chaste. Les langues se mêlèrent, se caressant, se cajolant. Les bras de l’humain se refermèrent autour du cou de l’autre, tandis que les bras de celui-ci plaquèrent son bassin contre son jumeau. Lorsqu’ils se séparèrent, les yeux du loup étaient d’un or vif, fascinant le blond. Il ne prit pourtant pas le temps de les détailler, reprenant plutôt les lèvres charnues devant lui. Le roux le cassa, en partie pour reprendre de l’air, mais surtout parce qu’ils devaient parler. Il aurait bien continué pourtant. Il commença :

 

- Kisuke, on doit parler.

 

Ce dernier fronça les sourcils et s’éloigna de l’autre en le regardant sérieusement. Pas qu’il ne l’avait pas prévu, mais un peu plus de câlins n’aurait pas été de trop. Il soupira et fit :

 

- Je m’en doute.

 

- Tu sais qui je suis et tu sais aussi que l’autre prétendant est maintenant banni.

 

- Je le sais mais comment le sais-tu toi ? Tu étais évanoui à ce moment-là.

 

- Je ne suis pas assez bête pour ne pas comprendre ce que signifie la présence de ma famille ici. Face à l’interrogation silencieuse de son propriétaire il répondit : Je reconnais leur odeur dans le salon. Enfin, Shiro a sûrement été banni pour avoir menti et pour m’avoir porté atteinte.

 

Un acquiescement silencieux lui confirma ses dires, il continua donc :

 

- Mais maintenant, en tant que seul héritier, je vais devoir rejoindre ma meute.

 

Les yeux verts s’écarquillèrent. C’était donc là qu’il voulait en venir, il devait le quitter ! Il fronça les sourcils. Pourquoi lui avoir donné espoir avec ces baisers ? Il n’y aurait plus le droit, à quoi cela servait-il ? La colère voila ses prunelles, indiquant au loup le chemin de ses pensées. Ainsi, pour calmer le jeu, le jeune homme fit :

 

- Calme-toi Kisuke. Je ne vais pas t’abandonner. Il faut que je parle à mon père, mais le connaissant, il ne va pas dire non.

 

- Et qu’est-ce que tu veux dire par là ?

 

- Je vais lui demander la permission de venir te voir autant de fois que je le souhaite ou que tu le souhaites.

 

La stupéfaction était largement visible sur le visage du noble et un silence s’installa sans préavis. Ichigo ne le rejetait pas, au contraire, il voulait le revoir ? Le blond revint peu à peu de sa surprise tandis qu’un sourire de soulagement se dessina sur ses lèvres. Sa tête se posa contre le torse de son compagnon. Il fit doucement :

 

- Ne me fais pas si peur à mettre une ambiance comme ça.

 

Un sourire s’étala également sur les lèvres du loup qui plaça de nouveau ses bras autour de la taille de son maître. Il n’avait pas vraiment voulu lui faire peur, mais bon. Doucement, il plaça ses lèvres juste à côté de l’oreille de l’autre et murmura :

 

- Je ne pense pas trouver un autre humain aussi inconscient. Et je ne pense pas non plus me tromper en affirmant que je ne pourrais pas me retenir plus longtemps.

 

L’humain releva le visage, ne comprenant pas les paroles de l’homme bête. Mais à peine l’eut-il fait, que ses lèvres furent reprises d’assaut par l’orangé. Il ne protesta pas et se joignit au baiser. Toujours dans une douceur infinie, le roux souleva son propriétaire pour l’emmener et le coucher sur le lit. Les yeux verts de Kisuke suivaient chacun de ses gestes. La tendresse avec laquelle il le traitait l’étonnait et en même temps le comblait. Il avait l’impression d’être une chose extrêmement précieuse.

Les mains d’Ichigo se déplacèrent, ouvrant le kimono de son maître sur le torse, desserrant ainsi l’obi qu’il enleva complètement. Il ne put empêcher ses yeux de parcourir le corps exposé. La peau était plus pâle que la sienne, il n’était pas non plus aussi musclé que lui, mais la finesse de la silhouette le rendait fou. Il ne savait pas quand cette obsession était née, pourtant, il ne savait qu’une chose, aussi bien sa partie humaine que sa partie bête le poussait vers le blond. Il redescendit pour prendre la bouche légèrement entrouverte, puis la quitta pour glisser le long de la nuque et embrasser son épaule. La peau était légèrement aromatisée, il sentait comme une saveur de thé sur son palais. Poussant le vice plus loin, il descendit jusqu’aux boutons de chaire et en saisit un dans sa bouche.

Le corps du dessous s’arqua dans sa direction. Ses mains glissèrent le long des flancs de ce dernier. Ses attributs animaliers se dévoilèrent d’eux-mêmes aux légers soupirs que laissaient fuir les lèvres frémissantes de l’humain. Un grognement de satisfaction résonna dans sa gorge. Il lâcha les mamelons durcis et fit tracer des sillons de feu à sa langue le long des abdominaux. Ses yeux redevenus de lave fixèrent le visage légèrement rougi du blond qui montrait un désir brûlant. Les opales vertes semblaient lui dire de continuer et de ne surtout pas s’arrêter. Mais autre chose était vissé dans le regard, et il commençait à connaître ce sentiment. Il sentait l’amour que lui portait l’homme dans les yeux qui restaient soudés aux siens. Il coupa le contact visuel et revint au corps de son amant. Il commença doucement un va et viens sur son membre déjà légèrement dressé, le stimulant jusqu’au bout. Il glissa l’une de ses mains entre les fesses de l’autre et caressa tendrement l’anneau de chair qu’il désirait. Bientôt, il serait à l’intérieur, ne formant plus qu’un avec lui et le marquant comme sien. Il ne laisserait aucun autre homme bête s’en prendre à lui, il ne pensait même pas à un autre humain. Il pénétra l’entrée jamais foulée d’un doigt qu’il fit légèrement bouger. Comprenant que son maître semblait assez inconfortable à cause de lui, il approcha sa bouche de la virilité de ce dernier et commença à la lécher, profitant de l’occasion pour introduire un deuxième doigt. Il n’avait jamais été aussi doux, laissant habituellement sa bestialité s’exprimer lorsqu’il inversait les rôles avec Grimmjow. Mais il savait qu’il ne pourrait faire aucun mal au blond. Il exerça des mouvements de ciseaux avec ses doigts tandis que sa bouche englobait complètement le sexe auquel elle apportait ses attentions. Son désir de posséder le corps sous lui commença à se faire plus pressant, il introduisit un troisième doigt, cherchant le point qui détendrait incontestablement son partenaire qui, malgré ses caresses, était toujours en proie à une certaine douleur.

Kisuke n’avait jamais expérimenté cela. Il n’avait eu que des relations de ce genre avec quelques rares femmes. Il ne comprenait d’ailleurs pas auparavant, pourquoi des hommes s’achetaient des jouets comme son cousin. Mais maintenant qu’il était entre les mains du loup, il pensait se rapprocher de la réponse. Pourtant, une chose était sure pour lui. Les rapports entre les personnes devaient être terriblement différents. Il doutait qu’un noble donne autant de tendresse envers ses jouets, ou qu’il se laisse dominer. Lui s’en fichait pas mal. Il était juste heureux face à la tendresse qu’il ressentait dans les gestes du roux. Bien qu’à cet instant là, sentir les doigts de ce dernier à l’intérieur de lui n’était pas vraiment agréable. A peine venait-il de penser cela, que son corps s’arqua de lui-même. Ses yeux verts s’ouvrirent de surprise avec des étoiles devant eux. Au dessus de lui, son amant avait un large sourire. Une deuxième pression sur ce point particulier de son anatomie lui arracha un cri de plaisir. Ses bras s’accrochèrent d’eux-mêmes autour du cou de l’homme bête, se retenant à lui et haletant.

Les doigts de ce dernier sortirent de son antre et, se surprenant lui-même, il grogna d’insatisfaction. Enfin, quand il sentit quelque chose de beaucoup plus volumineux pointer contre son entrée, il se crispa d’appréhension en fermant les yeux. Ichigo se pencha vers son amant qu’il savait anxieux et posa ses lèvres contre son oreille. Il murmura doucement :

 

- Ne t’inquiète pas.

 

- Plus facile à dire qu’à faire, grommela le blond.

 

Le roux s’amusa de sa réaction et reprit :

 

- Je t’aime Kisuke.

 

Le noble ouvrit les yeux de surprise et profitant de l’occasion, le loup le pénétra d’un coup. Revenant de sa stupéfaction, l’humain lâcha un long gémissement entre douleur et plaisir. Dans sa tête, les mots de son amant tournaient en boucle. Il se laissa totalement aller face aux longs va et viens qui le faisait gémir sans considération :

 

- Ichi…Ichigo…Je..

 

- Mmh ?

 

Le roux prenait un malin plaisir à voir l’homme sous lui perdu dans l’extase. Le visage rougi, les lèvres ouvertes cherchant toujours plus d’air, les yeux brumés par le plaisir, mais surtout ses gémissements, tout le poussait de plus en plus vers sa limite. Il savait qu’il ne tiendrait plus longtemps, au même titre que l’autre. Il sentait son intérieur se resserrer autour de son membre, semblant l’aspirer et l’engloutir. Son propre souffle se faisait erratique et il ne retenait plus ses grognements et gémissements. Lorsque son partenaire se resserra une dernière fois autour de lui avant de jouir, il entendit distinctement ses paroles dans son gémissement qui le firent partir à son tour :

 

- Ichigo… Je t’aime !

 

 

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Bien plus tard, on pouvait souvent voir un loup au pelage orange aller et venir au manoir Urahara. Le maître de ce dernier semblait d’ailleurs beaucoup plus heureux et jovial qu’il ne l’était mais aucun humain de l’empire sauf l’empereur et son majordome n’en connaissait la raison. Pas même Yoruichi Shinoïn qui, pourtant, aimait se quereller amicalement avec l’invité aux cheveux roux de son ami d’enfance durant ses périodes de visites au manoir. Au palais impérial, les gardes sursautaient souvent en découvrant une panthère bleue s’évadant en vitesse des appartements de leur seigneur qui s’accoudait à sa fenêtre avec un air amusé et satisfait.

 

 

FIN

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